Le stress au travail est tout comme le mal de dos, un mal du siècle. Et même si 72% des personnes interrogées disent être soumises au stress dans leur métier, il est parfois difficile de franchir le pas et de chercher des solutions pour l’endiguer. Aujourd’hui, certaines méthodes de développement personnel insistent sur le « coping », qui invite à faire face aux problèmes. Cette autoanalyse, permet selon Lazarus (1984), de lutter contre le stress en ajustant ses émotions selon les soucis rencontrés.
Existe-t-il un bon stress ?
Une légende raconte que le bon stress permettrait aux employés de donner le meilleur d’eux-mêmes, tandis qu’au contraire, le mauvais stress agirait négativement sur la santé. Cependant, il n’existe aucune étude scientifique validant cette hypothèse, mais il en résulterait un effort d’adaptation du corps nécessaire pour y pallier. Il existe une différence entre le stress aigu et le stress chronique. Le stress aigu résulte d’une réaction face à un problème ancré dans un temps précis (rendez-vous important, situation impromptue…) mais s’estompe peu à peu après. Le stress chronique quant à lui, est une réponse corporelle qui s’inscrit dans la durée et a des effets néfastes sur la santé.
Une approche cognitivobiologique
Le stress résultant d’une demande ressentie par l’organisme, une explication biologique simplifiée ne permet pas d’avoir tous les arguments nécessaires pour le comprendre. Pour exemple, en 1985, Cox and Cox, remarquent des différences de sécrétions hormonales (adrénaline, noradrénaline), en fonction du type de travail et de sa rémunération. La conclusion de cette étude, observe que la noradrénaline est en relation avec l’activité physique, alors que l’adrénaline est en rapport avec les ressentis.
Le stress au travail ne concerne pas uniquement ses rapports avec la hiérarchie
Les causes du stress au travail
Le stress peut évidemment découler de mauvaises relations avec ses supérieurs, leurs exigences peuvent provoquer des situations stressantes dites de « pression ». Cependant, de mauvaises relations avec les collègues, les commérages, des clients difficiles, l’insécurité de l’emploi, peuvent toucher psychologiquement les employés.
L’adrénaline peut évidemment donner du tonus et certaines personnes réagissent positivement à cette poussée d’hormone, répondant alors aux situations d’angoisses. Cependant, d’autres individus peuvent se sentir démunis, abattus, démotivés. Ces désagréables ressentis peuvent avoir un effet négatif sur le comportement.
- Perte de sens de l’humour
- Esprit querelleur
- Défaitisme
Mais peut entrainer également des dysfonctionnements physiques :
- Fragilité contre les virus
- Fatigue chronique
- Dépression
Le développement personnel managérial en guise de réponse
Certaines entreprises avec des employés ont compris l’importance du développement personnel. Ciblant les besoins spécifiques d’épanouissement de chaque individu en revalorisant leur vie personnelle, cette méthode peut permettre de recentrer l’individu dans ses aspirations et de mieux gérer son stress.
Deux méthodes prédominent
- Travailler sur la motivation des employés dans un esprit de cohésion d’équipe.
- Un investissement personnalisé pour valoriser l’enjeu humain dans l’entreprise.
Des approches cognitives pour réduire le stress
- L’hypnothérapie
- La sophrologie
- Le feng shui
- Le chi qong
- Le reïki
- Le zen
Le voyage, la réponse pour se déconditionner ?
Les bienfaits de la musique sur le stress
Selon une étude menée au Canada par l’université McGill sur 24 étudiants, la musique agirait positivement sur la santé et en particulier sur le stress.
La musique permettrait de se détendre et aurait des effets plus puissants que la prise d’anxiolytiques. Par ailleurs, l’écoute de la musique est moins invasive que les traitements médicamenteux. D’après les études canadiennes, le fait d’écouter de la musique interagirait avec des réactions chimiques du corps et notamment, diminue le niveau de Cortisol, l’hormone du stress.
Le test, consistait, pour les cobayes, à préparer un entretien d’embauche en 10 minutes. Au moment de l’entretien, toutes leurs notes ont été retirées. A la fin de l’expérience, deux groupes ont été scindés avec pour obligation de se reposer. A la différence, qu’un groupe a bénéficié d’un casque stéréo avec du Mozart en guise de musique… Par la suite, les étudiants ont été soumis à un test de cortisol salivaire. Les résultats ont indiqué que chez les cobayes privés de musique, le stress s’est prolongé, alors que chez les autres le stress retombait.
Cependant, en serait-il de même si les étudiants avaient écouté un autre genre de musique ?
En 1993, des neurologues et psychologues californiens, Frances Rauscher et Gordon Shaw, ont soumis une trentaine d’étudiants à l’écoute d’une œuvre de Mozart. Après 10 minutes d’écoute, un test d’intelligence spatial rapportait des résultats supérieurs à 8 points. En 1999, une autre étude menée par 3 universités différentes (dont celle de Montréal) a invalidée cette thèse. Le génie de Mozart ne se transmet donc pas mais son écoute lutte contre le stress, et c’est déjà beaucoup.
Les chiffres du stress au travail
L’ESENER (European Survey of Enterprises on New and Emerging Risks) a présenté en 2010, une étude menée en 2009 sur les causes du stress dans 32 pays européens. Ce qui ressort dans cette étude est tout d’abord la pression du temps, des délais impartis aux travailleurs. Une entreprise sur 4, met en exergue l’insécurité de l’emploi, les problèmes de communication entre les managers et les employés et le peu de solidarité entre collègues. C’est la pression du temps qui engendrerait pour beaucoup, la peu d’émulation et l’intérêt restreint pour les collègues de travail. L’insécurité de l’emploi pousseraient les salariés dans une démarche individualiste et contribuerait au repliement sur soi.
Les principales causes du stress au travail
Causes psychosociales du stress au travail. | % D'entreprise |
---|---|
Pression du temps | 52% |
Interactions avec les clients... Elèves peu coopératifs... | 50% |
Insécurité de l'emploi | 27% |
Faible communication entre managers et salariés | 27% |
Faible coopération entre les collègues | 25% |
Horaires de travail longs ou irréguliers | 22% |
Problèmes relationnels avec sa hiérarchie | 19% |
Manque de contrôle de l'employé sur l'organisation du travail | 19% |
Manque de clarté de la politiques des ressources humaines | 14% |
Discrimination (raciale, sexuelle...) | 7% |
Il ressort de cette étude que dans environ 20% des entreprises, les salariés appuient sur les carences relationnelles, qu’elles soient avec la hiérarchie ou entre collègues.
Les secteurs d’activités générant le plus de stress (Europe)
Les problèmes de santé rapportés par les salariés
Par ailleurs, une analyse plus poussée démontrait que les travailleurs indépendants ayant des employés, étaient plus enclin à souffrir du stress (40%), puis les salariés (29%) et enfin les indépendants sans employés (24%).
Les problèmes psychosociaux liés au travail
Selon une étude Eurostat menée en 1999, le stress apparait comme étant le problème psychosocial le plus souvent évoqué (1/4), l’irritabilité (1/10) et 19% parlent de problèmes de violences physiques (les 5 dernières lignes du tableau)…
Superbe dossier ! Bien placé pour en juger, j’ai étudié les conséquences du stress au travail lors de mon mémoire universitaire. Il est évident que le mécanisme du stress peut être très néfaste pour notre organisme mais on oublie souvent de parler des différentes phases. Si l’on est capable de les ressentir alors on peut effectivement en tirer profit sans mettre en péril notre santé, mais cela reste difficilement réalisable.
Merci pour tes retours Jon ! 🙂
Le plus difficile en effet, est de détecter les premiers signaux…