La recherche spirituelle est un objectif que l’on se fixe sans en connaître l’issue. Nous sommes tous baignés dans une ambiance lourde qui ne bénéficie pas au retour sur soi. Faire l’état des lieux du monde contemporain serait une gageure, tellement les gens sont conscients que quelque chose ne tourne pas rond. Alors on cherche, on essaye de trouver des alternatives, des nouveaux modes de pensée, ou alors, on se réfugie dans les anciennes traditions pensant que nous allons y trouver une réponse. C’est possible évidemment, mais ce sentier ne doit pas être pris au hasard…
L’égo, ce fameux égo dont tout le monde parle, qui agit comme un épouvantail dans la nouvelle pensée de la recherche spirituelle, serait à l’origine de tous nos maux. « Débarrassez-vous de l’égo, dépassez-le ! » sonne comme un leitmotiv garant d’un meilleur vivre. Cependant, le lâcher prise de l’égo n’est qu’une demande de l’égo lui-même.
Plus vous vous efforcerez à le surmonter, l’oublier, le cadenasser, plus vous vous enfermerez dans une sorte d’abandon de vous-même, de ce qui fait que vous avez survécu jusqu’ici, que vous avez supporté le monde qui vous entoure, surpassé vos problèmes.
Cet égo, c’est grâce à lui que vous tenez debout. « Lâchez prise du lâcher prise et laissez son égo là où il est », ne serait-ce pas là la véritable solution ?
« Paix et amour » lancés à vau-l’eau comme on dit “je t’aime” par réflexe, et « pensées positives envers son prochain », martèlent les esprits jusqu’à nous faire oublier leur nécessité originelle. Nous devons aimer les autres pour être heureux. N’est-ce pas un camouflage de l’égoïsme pur ?
Le monde tel qu’il est aujourd’hui, nous pousse à nous réfugier en nous, comme on se terre dans un trou. Mais… Sourire aux gens ne vous rendra pas plus heureux, ne vous offrira pas un monde meilleur, et surtout, ne changera pas le reste de la population. C’est pour cela que j’émet des gros doutes sur tout ce qui a trait à ce mode de pensée, qui au mieux nous isole et nous marginalise (mais sourire à un inconnu peut aussi nous poser des problèmes) ou au pire, nous sectarise en formant des petits groupes autour d’une même pensée complètement à côté de la plaque et des gens qui souffrent réellement. Connaître sa vérité, c’est tout d’abord savoir pourquoi nous ne tendons pas la main. Pas une main inventée, pure, pleine de fleurs et de parfums imaginaires ! La nôtre, avec ses stigmates, sa sueur et ses maladresses.
Les vieux sages, les chamans, les druides, les grillots ont toujours été avant tout des hommes, avec leurs qualités mais aussi leurs défauts.
Un clochard imbibé d’alcool bon marché, n’a-t-il vraiment rien à vous apprendre de beau ?
Gandhi avait des défauts, Jésus avait des défauts mais n’est-ce pas en les comprenant, les acceptant, qu’ils ont réussi à les surpasser, leur donnant une nouvelle direction ? L’homme qui a peur de se battre devient héroïque lorsqu’il monte en première ligne pour recevoir les coups. L’homme courageux lui fait tout pour ne plus en donner.
Le « tendre l’autre joue » n’a peut-être pas la signification que l’on veut y donner : « Qui triomphe d’autrui est fort, qui triomphe de soi est puissant« , n’est-ce pas cela, son véritable sens ?
Quant à vous, n’est-ce pas vous qui rendez les autres meilleurs ?
N’oubliez pas vous-même, votre propre utilité dans ce monde ?
Comme un non-voyant qui de par son handicap arrive à optimiser ses autres sens, l’homme avec ses défauts n’aurait rien à enseigner en comparaison d’un homme bien sous tous rapports ? La question se pose. Toutes les questions se posent car personne n’a les réponses. Personne. Dire « je sais », c’est avoir tort.
Vous voyez, je lance mes questions dans le désordre, au hasard, comme des feuilles tombant d’un arbre. L’instant ne se calcule pas au risque d’en perdre sa sève.
Certains d’entre-vous veulent connaître les clefs du mieux vivre, entrer en contact avec l’au-delà, avec votre ange gardien… Certains s’intéressent à la guidance, aux messages de l’ailleurs, y cherchant une sorte de bénédiction, une certitude qu’ils ne sont pas seuls. Le face au danger, le face à la mort, le face au tout en somme, hantent les esprits. Il n’y a rien de mal en cela, c’est un réflexe normal. Les grands questionnements nous plongent dans une apnée sourde où l’oxygène manque. On cherche un rebord où s’accrocher. Mais avant de croire dans les paroles des « guides » contemporains qui pensent tout connaître, jusqu’au sens de la vie, posez-vous déjà cette unique question : « Comment ? » et oubliez le « Pourquoi ? » (qui se doit d’être la suite logique mais pas la question principale dans ce cas).
Votre guide spirituel, c’est d’abord vous-même.
C’est vrai, il est difficile d’avancer tout seul dans cette quête, mais les grands voyages commencent toujours par le premier pas, donc ne partez pas la besace vide. Partez entier et paré pour cette aventure solitaire en vous posant les vraies questions. Elles seront uniques, car chacun a son parcours, son caractère et ses aspirations.
Je n’ai pas l’audace de croire que j’ai une quelconque légitimité à vous dire cela, mais je n’ai aucune illégitimité non plus. J’ai ce site, ma plume, et l’envie de partager mon idée sur la question…
L’univers nous invite tous les jours dans sa danse. Un oiseau se posant sur votre balcon, une ampoule qui pète, une facture dans la boîte aux lettres. Chaque jour vous pousse à vous sublimer et à avancer, et peu importe le chemin que vous empruntez pour survivre, c’est le plus beau, le plus puissant car c’est le vôtre. Apprenez et surtout, donnez un sens à tout ce que vous faites, avec vos défauts, vos angoisses… Tout ceci sera plus beau car vous vous surpasserez. La lune se plaint de ne jamais voir le soleil parait-il… Elle est pleine de cratères et d’approximations… Pourtant elle est magnifique et elle brille même si le monde entier ferme les yeux.
Pourquoi y arrive-t-elle ? Ou comment y arrive-t-elle ?
Vous voyez, ça change tout.